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Création et entreprises

Quelques réflexions inspirées par le 4e salon Européen de la Recherche et de l’Innovation.

  1. L’Entreprise innovante : une nécessité ou une nouvelle culture ?
  2. L’invention commune
  3. Les domaines de l’innovation
  4. Le chercheur et son humanité
  5. Inspiration spirituelle ?

Début Juin, j’ai participé, comme les années précédentes, au 4ème Salon Européen de la Recherche et de l’Innovation à Paris

Cela m’a inspiré quelques réflexions dans la ligne du travail de notre Atelier :

L’Entreprise innovante : une nécessité ou une nouvelle culture ?

Le Sud Ile-de-France, où nous travaillons cette question en Association, est malheureusement abondant en histoires de fermetures d’usines, qui n’ont pas su, dans l’ordre croissant :

  • S’adapter aux nouvelles données techniques et sociétales
  • Innover
  • Inventer

Les Entreprises qui prospèrent sont celles qui atteignent le seuil de l’innovation de rupture que cette innovation soit technologique, méthodologique ou stratégique (ouverture à l’export par exemple). Elle entraîne un changement radical des habitudes, des rythmes, des rapports individuels et collectifs.

Peut-on parler de nouvelle culture ?

« L’engagement dans l’innovation intensive repose sur de solides liens de coopération et sur une réelle consistance identitaire »

A égale distance du bricoleur « génial » et du défenseur arc-bouté des « zavantages-zacquis »

Mais, cette culture est-elle partagée, sinon comprise par les autres composantes de notre société ?

L’invention commune

Elle est devenue la voie privilégiée.

D’où la volonté de créer des synergies entre Universités, Grandes Ecoles, Entreprises et Communautés Territoriales

D’où la décision de la Région Ile-de-France (et sans doute d’autres Régions) de ne plus aider financièrement des Entreprises Innovantes que si elles s ‘inscrivent dans des projets de filières professionnelles ou des Pôles de Compétitivité.

(Le terme de compétitivité est devenu plus qu’un slogan, un critère décisif, au risque de fâcher notre sympathique Albert Jacquard : sa chimère anti-compétition, né résiste pas, à notre époque actuelle, aux Dragons Asiatiques)

Cette volonté a été très concrètement exprimée le 11 Juin, dans un colloque que nous avons organisé à l’INSEAD, par les représentants de l’Etat et de la Région qui se décident à se coordonner

Les Régions sont devenues les principaux acteurs de ces recherches de synergie, le titre de l’édition 2008 du Salon est éloquent : » Les régions au cœur de la dynamique européenne de la recherche »

Les domaines de l’innovation

Innover pour quoi faire ? Pour quelles richesses ?

Nous retrouvons tous les thèmes de notre réflexion sur les Indicateurs

De façon factuelle, je note simplement ici, les principaux domaines présents au Salon

  • La recherche fondamentale, et la place incontournable du Politique

Qui peut décider de continuer de poursuivre le Boson de Higgs dans l’impressionnant dispositif du Centre Européen de Recherche Nucléaire à Genève : Coût :plus de 10 Mds/€

Car sans recherche fondamentale, sans cette quête pour toujours mieux comprendre, il manquera une dimension à notre Humanité. La recherche fondamentale conjugue l’intuition de relations nouvelles entre les phénomènes, et la rigueur de la démonstration expérimentale.

Cette démarche intuitive la rapproche le plus des autres formes de création, artistiques entre autres. Si elle est souvent l’inspiratrice des innovations de rupture, elle écarte aussi le danger d’une emprise exclusive technologiste et utilitariste de notre société.

  • La défense de l’environnement

Nicolas Hulot devrait fréquenter joyeusement le Salon : il y a un nombre impressionnant de chercheurs mobilisés sur les économies d’énergie, la réduction des émissions polluantes ( les gains obtenus sur les voitures neuves est considérable), les nouvelles sources d’énergie, les nouveaux matériaux, etc…

  • La santé

Connaissance des affections, du vieillissement, production de nouveaux médicaments bien sur, mais aussi des auxiliaires de diagnostique particulièrement sophistiqués (imagerie médicale). On peut se demander comment on peut encore rencontrer autant de cas de bêtise endémique dans ce Pays ?

  • L’agro-alimentaire

Nous étions 1 Milliard d’humains en 1880, 6,5 Mds en 2008 , et vraisemblablement 9 Mds en 2015 ou 2020

Simple problème quantitatif ?

  • Sciences et techniques de l’information

Quels merveilleux outils nous sont promis pour demain !

On va pouvoir tout connaître, tout échanger, sans bouger et sans se rencontrer physiquement !

(Une librairie scientifique nous propose l’accès à 1 400 000 titres)

Espérons que le contenu progresse aussi vite que les supports !

(je ne cite que les principaux domaines présents)

Le chercheur et son humanité

Il serait naïf de ma part de prétendre que tous les chercheurs ne sont pas en quête de notoriété mais il y a dans la profession une pratique majoritaire d’honnêteté intellectuelle (il devient quasi impossible de tricher en équipe) ainsi qu’un certain désintéressement matériel : pour remplir son compte en banque, il vaut mieux jouer à Roland Garros que travailler à l’Observatoire de Meudon tout proche.

La pratique de la recherche en Equipe entraîne un nouveau sens des responsabilités, entre membres de l’Equipe, bien sûr, mais aussi vis-à-vis de la société quant aux conséquences de certaines découvertes

Ceci étant, ce n’est pas au Salon de la Recherche que l’on évoque les problèmes de redistribution des biens et services (mais heureusement que certains se dévouent pour les créer !)

A part l’enseignement des stratégies managériales,les sciences sociales sont quasiment absentes, ce qui contraste avec la fréquentation de nos Universités qui voit une désaffection des filières scientifiques

(Noté cependant une intervention de l’IRD : « Opter pour un développement socialement durable »)

Les convictions humanistes de nos chercheurs trouveront donc leur expression, soit à titre individuel (Voyez Bill Gates), soit à travers les nombreuses Associations

Inspiration spirituelle ?

Je crois que l’on peut attribuer à nos chercheurs une qualité(que d’autres partagent) qui est celle de la confrontation confiante avec l’incertain. Tout n’est pas écrit d’avance, tout ne découle pas systématiquement d’un déroulement logique et l’enfermement moral comme la résignation est une démission

Sans génie imprévisible il n’y a pas de création éclatante (voir le livre d’Ilya Prigogine «  La fin des certitudes » 1995

Les vrais chercheurs sont lancés dans l’aventure de l’évolution du toujours plus complexe ouverts à des dimensions qui excédent la simple raison. Sans généraliser, cette démarche est souvent en parfaite cohérence avec une quête spirituelle.

A propos Bernard Templier

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