En-tête

 

 

 Lettre trimestrielle de D&S n°161

 Décembre 2018 - Janvier - Février 2019

 

Sommaire

Agenda

L’éditorial

Quelle place pour le spirituel dans un monde en mutation ?

Nouvelles de l'association.

D&S se mobilise pour son 25e anniversaire !

Compte-rendu de la soirée du 11 décembre consacrée à deux livres de Marion Muller-Colard

Résonances spirituelles.

 Silence

Démocratie et spiritualité

Chronique de Bernard GINISTY: Refaire société

Solidarité, fraternité et personnalisme en Pologne : un colloque à Gdansk par Patrick Boulte

Jean Birnbaum, Un silence religieux. La gauche face au djihadisme

Thierry MAGNIN : Penser l’humain - au temps de l’homme augmenté 

Informations diverses.

 

  

Agenda

 

Les soirées conviviales

au 250 bis Boulevard Saint Germain (75007) Codes 25B01, puis 62401

• Mardi 12 mars : conviviale avec Bernard Perret autour de ses réflexions sur René Girard, en liaison avec les gilets jaunes

• Mardi 9 (ou 16) avril, soirée autour des élections européennes

 

au Forum 104, 104 rue Vaugirard (75006 PARIS)

25e Anniversaire de D&S,
samedi 2 et dimanche 3 février 2019

 

Groupe de Grenoble : à la maison des associations , 6 rue Berthe de Boissieux Grenoble.

• mercredi 6 février 2019 à 17h : « Comment je m'implique dans le grand débat national ? »

Editorial

 

Quelle place pour le spirituel dans un monde en mutation ?

En ces temps de remises en question multiples et de pessimisme pesant, l’enjeu n’est plus de savoir comment nous allons trouver notre voie après la disparition de l’ennemi soviétique qui, au siècle précédent, avait polarisé les attentions et favorisé les rapprochements européens. Il s’agit maintenant de se situer dans un monde multipolaire de plus en plus incertain politiquement et de plus en plus menacé d’une part par la déshumanisation de nos sociétés, d’autre part par la dégradation de notre environnement.

Loin est le temps des certitudes occidentales sur le rayonnement de notre culture, sur la poursuite du progrès et sur l’avancement inéluctable des droits de l’homme et de la démocratie. Notre propre démocratie est menacée actuellement par le cercle vicieux de la montée des exigences en termes de nouveaux droits à accorder sans contrepartie, mais aussi des ressentiments, des défiances, des indignations, des colères, des haines pouvant dégénérer en violence. D’où les questions qui nous sont posées sur l’avenir de notre civilisation, de nos modes de vie en société et de notre démocratie.

Une de nos convictions est que nous ne pourrons répondre à ces questions que si nos cultures, trop polarisées sur la technique, l’argent et la consommation, se ressourcent auprès des personnes, nombreuses heureusement, qui construisent des identités ouvertes aux relations avec autrui, avec la nature et avec ce qui les dépasse, l'Absolu, l'Infini, l’universel, ''Dieu'' pour les croyants. Nous avons besoin de démocrates-spirituels et de spirituels-démocrates qui mettent en cohérence vision, pensée, paroles, comportements et actes et qui s’engagent dans la société et en politique. Ceci exige d’approfondir notre approche anthropologique de l’homo démocraticus et de l’homo spiritualis et donc de l’interaction de la spiritualité avec l’économique, le social,  le politique, et le religieux.

D&S doit contribuer à générer ces ''démocrates spirituels', ou ces ''spirituels démocrates'’ et à les rassembler pour promouvoir des processus vertueux reposant sur la maitrise de nos pulsions négatives, sur la transformation de nos indignations en résistance constructive, sur la disponibilité à la rencontre et au dialogue, sur l’acceptation des remises en cause et sur des prises de conscience qui conduisent à l’implication dans la durée pour promouvoir ce en quoi on croit.

Faisons-en sorte que notre vingt-cinquième anniversaire nous donne l’élan et le souffle pour poursuivre notre aventure et la renouveler à la hauteur des enjeux.

 

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Nouvelles de l'association

D&S se mobilise pour son 25e anniversaire ! Vous trouverez ci-après la carte de vœux 2019 de l'équipe de Démocratie et Spiritualité, qui vous a déjà été adressée le 6 janvier par pli séparé, avec le dernier état du Programme des 2 & 3 février 2019 :

 

Chère amie, cher ami,

 L’équipe de D&S vous souhaite une belle et heureuse année 2019, et vous propose de célébrer notre anniversaire, les 2 et 3 février 2019.

1993, il y a 25 ans. Que se passait-il cette année-là ? Un mur défigurant la ville de Berlin avait été abattu en 1989, entrainant en 1991 la dissolution de l’URSS. Boris Eltsine est président de Russie, Bill Clinton devient le 42éme président des Etats- Unis. Le Marché unique européen entre en vigueur. Des États signent à Genève l’accord créant l’Organisation Mondiale du Commerce qui prend la suite du GATT, ouvrant la voie à la plus vaste libéralisation de l'histoire du commerce mondial. En France, après une écrasante victoire de la droite, RPR et UDF recueillent 82% des sièges à l’Assemblée, Edouard Balladur dirige le gouvernement de la deuxième cohabitation avec le président François Mitterrand. Pierre Bérégovoy, l’ancien Premier ministre socialiste, se suicide. Un an auparavant, le Sommet de la Terre, sous l’égide de l’ONU, s'est conclu par la signature de la Déclaration de Rio.

Et pendant ce temps là…

Depuis quelques mois, un groupe, constitué à la fois de hauts fonctionnaires et de personnes engagées dans le monde associatif, réfléchit ensemble et, préoccupé par la situation de la démocratie dans un contexte international incertain, décide de rédiger une charte, signée dans les mois qui suivent par plus de 500 citoyens.

L’objectif de la charte de Démocratie & Spiritualité :

Réunir des chercheuses, chercheurs de sens et d’un enrichissement de leurs engagements citoyens dans une société sécularisée et dans une république laïque.

Une charte ambitieuse et exigeante :

Une époque s’achève. Une autre commence. Elle est riche de promesses. Elle est aussi lourde de menaces. Elle exige des approches novatrices, tenant compte de l’expérience historique accumulée et des défis nouveaux.

Parmi ces approches novatrices, l’une parait essentielle. Elle réside dans un double effort d’approfondissement de l’exigence démocratique et de renouvellement spirituel. L’alliance de l’un et l’autre et leur fécondation mutuelle constituent une idée-force à rechercher pour :

• favoriser chez chacun un développement personnel plus unifié grâce à un meilleur équilibre entre intériorité et engagement, entre liberté individuelle et appartenance communautaire,

• retrouver une culture politique et spirituelle ouverte à la radicalité et à l’utopie créatrice et capable de susciter des attitudes non violentes pour la résolution des conflits ainsi que des comportements chaleureux d’initiative et de partage,

• inspirer les acteurs éducatifs et culturels, et particulièrement les médias, afin que leur sens des responsabilités soit à la hauteur de l’influence qu’ils exercent dans la société,

• donner un coup d’arrêt à la tendance montante à l’émiettement du lien social et promouvoir les conditions individuelles et collectives d’une cohésion sociale rénovée,

• s’interroger sur les conditions et les fins du développement scientifique, technique et biologique,

• faciliter l’émergence des nouvelles régulations de la société mondiale qui sont aujourd’hui nécessaires…

Ainsi, en octobre 1993 est née notre association, Démocratie & Spiritualité, dirigée par un conseil d’administration présidé alors par Patrice Sauvage, puis par Bernard Ginisty et actuellement par Jean- Baptiste de Foucauld.

D&S rassemble des personnes de toutes convictions, et propose un lieu de réflexion, d’échanges et de propositions à destination des instances représentatives, à partir des engagements professionnels et associatifs de ses membres.

Pour réfléchir et approfondir son intuition, D&S organise des soirées conviviales autour d’un thème d’actualité ou d’une rencontre avec une personnalité ou un auteur. Chaque année, une université d’été réunit les membres de l’association pendant deux jours afin d’approfondir une question. Depuis 1998, une lettre est envoyée très régulièrement aux membres et aux sympathisants, incluant aussi bien des articles de réflexion sur un évènement d’actualité que des résonances spirituelles ou le compte-rendu d’un ouvrage.

En décembre 2006, avec La Vie Nouvelle et Poursuivre, D&S a organisé à St Denis un colloque autour du thème « La démocratie, une valeur spirituelle ? » ou « La politique au risque de la spiritualité ». Ces mêmes associations, avec plusieurs autres et avec le soutien de nombreuses personnalités, ont lancé en mai 2011 le Pacte civique pour « face à la crise penser, agir, vivre autrement en Démocratie », autour de 4 valeurs : Créativité, Sobriété, Justice, Fraternité, à décliner au plan individuel ou personnel, collectif ou organisationnel, et au plan institutionnel ou politique. Ce Pacte a été signé par plus de 140 organisations.

 

Ensemble, célébrons plus qu’un 25èmeanniversaire.

 Profitons de l’occasion pour revenir sur le chemin parcouru, les actions et réflexions menées. Rappelons-nous l’intuition initiale qui nous anime depuis 1993 : ensemble nous avons le pouvoir de nous faire mieux entendre, afin d’impulser des changements de comportements.

Forte de son expérience acquise tout au long des 25 dernières années, notre association est convaincue que mieux relier démocratie et spiritualité – deux approches trop souvent regardées comme antinomiques - est devenu un impératif pour répondre aux défis du moment.

 

A l’occasion de cet anniversaire, D&S se propose de réexaminer les questions suivantes :

• L’intuition de départ de l’association reste-t-elle pertinente ? Si oui, comment la concrétiser, et sur quels terrains ? Avec quelles équipes et quels partenaires ?

• Comment, demain, mieux articuler démocratie et spiritualité́ pour répondre aux grands enjeux d’un monde en mutation, de nos sociétés occidentales en manque d'inspiration et d’une Europe en crise ?

 

Nous vous donnons rendez-vous afin de célébrer cet anniversaire les samedi 2 et dimanche 3 février(matin) 2019, au Forum 104, rue de Vaugirard, à Paris. Tout au long de ces deux jours, nous reviendrons ensemble sur les réflexions qui ont marqué notre histoire et celle de notre avenir dans un contexte mondial, européen, et français, très préoccupant en raison de l’urgence climatique, la révolution numérique, la complexité du monde et l’irruption du religieux fanatique et terroriste, qui a des répercussions à la fois dans les domaines politique, social, économique et culturel.

D&S a besoin de vous, afin de se ressourcer et de réfléchir avec vous à son orientation.

 

Pour vous inscrire avant le lundi 28 janvier 2019(au plus tard),suivez ce lien Helloasso :

 

 

Le programme de l’anniversaire, 2 et 3 février 2019 :

 

Samedi 2 février 2019

 

Animation générale : Régis Moreira et Valérie Pénicaut, CA de D&S

 

8h45-9h15 : Accueil des participants

 

9h15-30 : Présentation du programme par Yannick Moreau, CA de D&S.

 

9h30-10h45 : Bilan de 25 ans d’activité de D&S au regard des défis d’hier, aujourd'hui et demain, par les trois présidents successifs de l'association : Patrice Sauvage, Bernard Ginisty et Jean-Baptiste de Foucauld ; puis débat.

 

10h45- 11h15 : Pause

 

11h15-11h30 : Synthèse des réponses au questionnaire adressé aux adhérents D&S par Eliane Fremann et Valérie Pénicaut, CA de D&S

11h30- 12h 15 : Présentation du projet de « texte d'orientation » de D&S, pour répondre aux défis du présent par Marcel Lepetit, CA de DS et Echanges avec la salle

 

12h15-12h45 : Réactions de deux grands témoins :

• Marion Muller-Colard, théologienne et essayiste protestante, auteure de plusieurs livres, dont Le Complexe d’Elie (Labor et Fides, 2016) -sous réserve

• Dominique Bourg, philosophe, président du Conseil scientifique de la Fondation pour la nature et l'homme (FNH), auteur de très nombreux ouvrages, notamment de : Une nouvelle Terre, pour une autre relation au monde (Desclée de Brouwer, mars 2018)

 

12h45 -14h15 : Buffet végétarien ou repas libre

 

Samedi après-midi- 14h15-18h45 : Ateliers

 

14h15 : Présentation des ateliers par Eric Vinson, délégué général de D&S

 

14h45 – 16h45 : Ateliers

 

1er Atelier - « Réfléchir » : D&S, un think tank ? Un lieu de recherche, réflexion ,formation. Comment relier la recherche académique, dans ses différentes composantes, avec les liens à double entrée existant entre démocratie et spiritualité ? Sans oublier le vécu des citoyens dans leurs engagements... Sur cette base, la problématique D&S peut-elle prendre pied dans les sciences humaines, la théorie politique, la formation universitaire des élites et des jeunes, et finalement dans le débat intellectuel voire le débat public ? Animateurs : Jamila Barbouch et Régis Moreira. – Rapporteur : Martine Parant. Personnes-ressources : les chercheurs universitaires Valentine Zuber et Florent Pasquier.

 

2ième Atelier - « Cheminer » : D&S, un « compagnonnage » spirituel ? Quelles spiritualités et éthique démocratique dans nos groupes d’appartenance ? Nous partagerons nos vécus personnels et nos pratiques démocratiques, puis nous en dégagerons des conditions et des propositions pour faire émerger d’authentiques cheminements spirituels et démocratiques. Animateurs : Jean-Claude Deveze et Martine Huillard ; Rapporteur : Eliane Fremann.

 

3ième Atelier - « Agir » : D&S, une ONG ? Pour D&S, quels thèmes, actions concrètes, projets socio-politiques à porter seule ou si possible avec d'autres, dans l’espace démocratique face aux nouveaux défis du monde contemporain ? Quelles priorités en la matière ? Examen d’une dizaine de thèmes où la problématique D&S peut s’avérer efficace... Quelles relations/apports réciproques entre D&S et le Pacte civique : comment les organiser ? Ex : laïcité, religiologie, Assises des démocrates-spirituels, renforcement de la fraternité, aide spirituelle aux décideurs, maîtrise du désir de pouvoir, etc. Animateurs : Valérie Pénicaut et Jean-Marie Gourvil  Rapporteur : Marie-Odile Terrenoire. Personnes-ressources : Pierre Guilhaume (Pacte civique)et Philippe Segretain (Semaines sociales)

 

4ième Atelier - « Discerner » : Les spiritualité(s) et religion(s) face au défi démocratique.

L’exigence démocratique n’est pas contestée dans son principe par la grande majorité de nos concitoyens. Mais il n’en va pas de même pour la place du spirituel et des religions dans la société actuelle, où apparaissent de plus des tensions entre ces deux réalités, ces deux expériences plus ou moins imbriquées. Comment traiter les questions correspondantes, avec qui, pour quelles actions ? Animateurs : Marcel Lepetit, Jean-Claude Sommaire et Henri-Jack Henrion – Rapporteur : Monika Sander ; Personnes ressources : Tareq Oubrou (essayiste et imam de Bordeaux) et Isabelle de Gaulmyn (rédactrice en chef de La Croix) sous réserve

 

16h45 – 17h15 : Pause

 

17h15 - 17h 55 : Compte-rendu des Ateliers et réactions

 

17h55-19h : Intervention de Isabelle de Gaulmyn (rédactrice en chef de La Croix) sous réserve, et de Tareq Oubrou, essayiste et imam de Bordeaux. Puis débat général.

 

19h : Pot de l’amitié

 

 

Dimanche 3 février - 9h30-13h

 

9h 30-11h :D&S, quel dialogue avec les différentes forces politiques et les mouvements civiques et sociaux ?

Table-ronde  animée par Jean-Baptiste de Foucauld, avec Jean-Louis Bianco, président de l’Observatoire de la Laïcité, Bariza Khiari, ancienne sénatrice, présidente de l’Institut des cultures d’islam, Dominique Potier, député PS et une personnalité de droite.

 

11h-12h30 : D&S,  avec quels partenaires et pour quels projets communs ?

Table-ronde animée par Yannick Moreau et Eric Vinson, avec AISA Ile de France (Rachid Kéchidi), Coexister (Radia Bakkouch), Forum 104 (Jean-Côme Renaudin), Pacte civique (Eric Thuillez), Sésame (Abdenour Bidar/ Inès Weber), United Persons for Humaness (UPH : Antoine Guggenheim), La Vie Nouvelle (François Leclerq)

 

12h30 – 13h : Conclusions, par Jean-Baptiste de Foucauld.

 

Dès maintenant, inscrivez-vous sur notre site, en page d’accueil:

 http://www.democratieetspiritualite.org

Pour vous inscrire avant le lundi 28 janvier 2019 (au plus tard),suivez ce lien Helloasso :

ou en envoyant, avant le 26 janvier, un chèque de 20 euros minimum pour votre inscription (40 euros minimum si vous souhaitez déjeuner sur place, merci de le préciser) à l’adresse ci-dessous :

 Association Démocratie & Spiritualité

87, rue de l'église, 75015 Paris

Téléphone : 01 45 00 71 33

Courriel : ds.secretariat@gmail.com

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Compte-rendu de la soirée organisée par Démocratie et spiritualité en hommage à Patrick Brun le 12 novembre 2018, sur le site de D&S

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 Compte-rendu de la soirée du 11 décembre consacrée à deux livres de Marion Muller-Colard

Lors de notre réunion conviviale du 11 décembre 2018, Eliane Fremann introduit la soirée en rappelant des éléments de la biographie et de la bibliographie de Marion Muller-Colard.

Née en 1978 à Marseille, elle est titulaire d'un doctorat obtenu à la faculté de théologie protestante de Strasbourg et a publié une thèse sur le livre de Job. Elle a été médiatrice pénale et aumônière en milieu hospitalier pendant 7 ans. Si elle anime encore une émission biblique dans le cadre de Présence Protestante, aujourd’hui, elle se consacre principalement à l’écriture avec des essais dont L'Autre Dieu. La Plainte, la Menace et la Grâce (2014), Le Complexe d’Elie (2017), L’Intranquillité (2017), Eclats d’Evangile (2017). En 2018, elle a publié un texte intime et poétique Le plein silence et un premier roman Le jour où la Durance, qui a reçu un accueil très favorable.

Fin 2017, elle a été nommée au Comité consultatif national d'éthique en qualité de personnalité appartenant aux principales familles philosophiques et spirituelles.

Depuis plusieurs années, elle vit dans les Vosges alsaciennes avec son mari et ses deux enfants dans une grange qu’ils ont restaurée, en retrait du monde.

L’Intranquillité, très relié à une expérience intime, très incarnée, soulève plusieurs questions :

Comment sortir de nos enfermements, de nos enclos ?

Quelles barrières mettons-nous dans nos vies ? Qu’est-ce qui nous asservit ?

Ce peut être nos peurs, nos certitudes, nos besoins d’efficacité, de contrôle, de domination par l’argent, par le savoir. Pour les croyants une certaine tyrannie de la vérité, pour les athées laïcards, un rejet du spirituel et des religions.

Marion Muller-Colard souligne la fécondité dont l’intranquillité, qui est pour elle intrinsèque à la condition humaine, peut être la source ; l’accepter c’est la possibilité de ressusciter en nous un espace qui ne relève pas de l’enclos, un imprévu, quelque chose qu’on n’imaginait pas, à créer et recréer sans cesse, un « chemin sans chemin », selon la formule de Maurice Bellet. « On nous regarde, on nous dit tu et il nous faudra une vie pour répondre Je », dit-elle.

Question essentielle pour l’auteure : Comment entrer en relation avec l’autre, grand vecteur d’intranquillité ? Car il vient me chercher dans mes contradictions, mes fragilités, mais me protège de la toute-puissance et vient semer quelque chose dans ma vie.

Pour Marion Muller-Colard, l’Evangile est le grand livre de la liberté : Marie est la première intranquille qui a consenti au dépourvu lors de l’Annonciation ; Jésus est un homme libre qui a vécu son intranquillité jusqu’au bout.

 Yannick Moreau présente le livre Le complexe d’Elie qui aborde le lien entre Evangile et engagement politique, deux domaines difficilement conciliables à priori. Le livre est né de la rencontre avec Jo Spiegel, le maire de Kingersheim qui avait lu L’autre Dieu. Cela l’a incité – entre autres - à faire de la politique autrement, ce qu’il réalise dans sa ville en pratiquant une démocratie continue avec ses électeurs et à trouver dans la transcendance le substitut au pouvoir qu’il cherchait.

 Elie est le prophète qui refuse d’abord d’accepter la demande de Dieu d’œuvrer pour la communauté (il se cache dans une grotte en disant à Dieu « Prends ma place, je ne suis pas meilleur que l’homme »). Quand il accepte de s’engager pour servir, il doit évidemment affronter les difficultés de l’existence mais il réalise sa vie. C’est la lecture de la réflexion politique de Hannah Arendt qui a inspiré Marion Muller-Colard pour interpréter les évangiles comme engagement politique et social.

On assiste à la rencontre de deux chemins aux points de départ opposés : la méditation solitaire de Marion Muller-Colard qui la pousse à aller vers l’autre, à passer du Je au Nous et le cheminement de Jo Spiegel qui essaie de faire passer le citoyen du « on » irresponsable à l’engagement et les élus du paternalisme politique à la disponibilité pour favoriser des prises de décision interactives. Chacun porte en soi une parole qui le dépasse.

Au cours du débat, nous avons aussi beaucoup parlé de L'Autre Dieu. La Plainte, la Menace et la Grâce ; ce livre est une sorte de méditation, à partir de ses expériences professionnelles mais aussi intimes de pasteure, femme et mère, sur l’angoisse humaine, et le vertige qui prend lorsqu’aux « pourquoi » de la vie ne répond que le silence de Dieu. Elle affirme qu’un autre Dieu nous aide à prendre le risque de la vie dans une confiance sans filet. Et avec Jésus, elle montre comment la question à poser n’est pas celle du « pourquoi », mais du « pour qui » si nous ne sommes plus dans la possession. Il s’agit de briser l’élan de la plainte en se recréant chaque jour et de cultiver une espérance en vivant au présent le chaos du monde auquel Dieu s’oppose.

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Résonances spirituelles

"La prière est une méditation qui a un cœur. La méditation peut rester "impersonnelle", la prière nous fait entrer en relation avec la Source de la vie. Elle est une méditation où la dimension personnelle et affective est prise en considération. A quoi bon méditer si cela ne nous rend pas plus aimant ? Il ne faut pas séparer méditation et prière, l'esprit et le cœur. La pratique consiste justement à faire descendre l'intelligence dans le cœur. Le cœur est le lieu de la synthèse entre le vital et le mental." 

Jean-Yves Leloup (Sagesse du Mont Athos, 2018)

 

Silence

Le besoin de silence peut émerger à tout moment, au milieu d’une réunion tendue, après une série de fêtes, en cas de grande fatigue.

Pas un silence pesant ou le silence opaque du mutisme qui n’est que le vide de l’âme. Non, un silence clair et apaisant qui fait taire les bruits qui couvrent la voix intérieure, qui aide à se décentrer de soi pour se mettre à l’écoute et retrouver la paix intérieure. Poser son sac et retrouver la distance, non pour oublier mais pour reprendre du souffle, respirer pour accompagner le souffle de l’Esprit. Une lente prise de conscience de soi qui aide à se déplier, à s’ouvrir, à accueillir pour laisser la lumière de la vie émerger.

Cela demande de l’humilité et un regard indulgent sur nos médiocrités mais aussi laisser de la place à l’humour qui relativise et donne la distance.

On peut faire silence n’importe où, milieu des autres – dans la rue par exemple - écouter et contempler pour noter nos goûts, nos résistances et nommer les sentiments qui nous habitent pour laisser une place vivante à notre vocation profonde et donner sens à ce que nous faisons.

Ce n’est pas l’abondance de la science mais le sens et le goût intérieur des choses qui habituellement comblent le désir de l’âme, disait Ignace de Loyola, le fondateur de la Compagnie de Jésus.

Le silence peut nous aider quand :

La haine déboule – stridente

Une voix singulière – violente

Une crue de colère.

Comme une vague immense

Elle éclate sur le sable

S’écoule et s’absorbe.

Retour de la paix ?

Le silence est puissant.

 

Monika Sander, Janvier 2019

Démocratie et spiritualité

 

Chronique de Bernard Ginisty du 4 janvier 2019 

 La crise que traverse le pays à travers les manifestations des « gilets jaunes » traduit la difficulté des « corps intermédiaires » à porter les préoccupations des citoyens vivant à la limite du seuil de pauvreté. Par-delà toutes les tentatives de récupérations politiciennes de ce mouvement, il s’agit de prendre conscience d’un grave dysfonctionnement sociétal. Dans son dernier ouvrage intitulé No society. La fin de la classe mondiale occidentale, le géographe Christophe Guilluy nous donne quelques clés pour le comprendre. Son titre reprend l’expression de Margaret Thatcher, Premier ministre britannique, déclarant en octobre 1987 : « la société ça n’existe pas ». Par cette expression, la Dame de fer stigmatisait « ceux qui attendaient trop de la société en mettant en avant leurs droits sociaux au détriment de leur devoir » Son message a été entendu par l’ensemble des classes dominantes occidentales. Cette vision prophétique annonçait en effet la grande sécession, celle du monde d’en haut, qui, abandonnant le bien commun, allait plonger les pays occidentaux dans le chaos de la société relative. Cette rupture historique entre le haut et le bas se concrétise par l’abandon de la catégorie qui portait les valeurs de l’american et de l’europeanway of life : la classe moyenne occidentale. Elle nous a fait entrer dans le temps de l’a-société (1). Cette situation se traduit au plan politique par la mise en grande difficulté des pouvoirs réformateurs et la multiplication des pouvoirs populistes. « La disparition de la classe moyenne occidentale annonce le temps de la société relative où aucun groupe n’est, pour le moment, susceptible de porter un modèle culturel dominant et des valeurs communes. Comment faire société sans une classe moyenne majoritaire et intégrée économiquement et culturellement ? A qui s’adresser pour faire partager des réformes, un projet, un mouvement social, une révolution ? Confrontés à cette impasse culturelle, sans points d’appui dans la société, les dirigeants politiques n’ont plus la capacité de défendre le moindre système d’intégration et naviguent à vue. Face à la montée du communautarisme, des tensions et des paranoïas identitaires, ils surjouent la posture républicaine…sur un bateau ivre »(2).

Analysant la naissance de la philosophie personnaliste d’Emmanuel Mounier, Paul Ricœur remarquait qu’elle est contemporaine de la grande crise bancaire de 1929. A nouveau, aujourd’hui, les évidences économiques et financières sont remises en cause. Dans cette situation les attitudes fondamentales qu’il propose restent d’une grande actualité pour ouvrir un chemin à ceux qui cherchent à « refaire société » : « J’aime beaucoup, écrit-il, la formule de Simone Veil qui parle des quatre négations : ne rien croire à l’abri du sort, ne jamais admirer la force, ne pas haïr les ennemis et ne pas humilier les malheureux » (3). Ces quatre refus définissent les voies de l’exercice d’une action citoyenne en temps de crise :

• Ne pas transformer son confort institutionnalisé en argument politique ;

• Eviter les vénérations médiatiques pour le pouvoir et l’argent ;

• Refuser le manichéisme qui voudrait que le bien et le mal suivent les frontières des partis politiques, des idéologies, des religions ou des nations ;

• Etre présent auprès des exclus.

Comme l’écrit Christophe Guilluy, « l’enjeu n’est pas, n’est plus de gérer la régression sociale mais de refaire société, pas par altruisme mais par nécessité ».

(1) Christophe GUILLUY : No society. La fin de la classe moyenne occidentale, éditions Flammarion, 2018, page 10

(2) Id. page 94

(3) Paul RICOEUR : Entretien avec François EWALD in Magazine Littéraire, n°390, septembre 2000, page 26 (4) op.cit. page 232.

 

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Solidarité, fraternité et personnalisme en Pologne : un colloque à Gdansk

par Patrick Boulte - 17.10.18

 A la fin de la première semaine d’octobre, était organisé à l’Université de Gdansk un colloque sur le thème : Solidarité, fraternité et personnalisme en Pologne.

Derrière ce titre, il s’agissait de s’interroger, en se référant à l’expérience polonaise, sur les conditions de faire société aujourd’hui – thème qui concerne Démocratie & Spiritualité -.  Le lieu était bien choisi, puisque c’est là, à Gdansk, qu’a émergé, en 1980, le grand mouvement de solidarité à l’origine du syndicat Solidarnosc et, d’une certaine façon, de reconstruction de la société polonaise. Sur les tenants et aboutissants, sur la portée de ce moment étonnant, nous n’avons pas fini de nous informer, même si la tentation est grande, aujourd’hui, et particulièrement dans le pays même où il a été le plus porteur d’effets constructifs, de le considérer au mieux comme appartenant à une histoire complétement dépassée, au pire comme une aberration de l’histoire à rayer de la mémoire.

 Quels en ont été les ingrédients et à quelles conditions peut-on espérer voir resurgir aujourd’hui un tel mouvement là où il serait le bienvenu ?

A l’époque, les personnes étaient « privées des ressources matérielles nécessaires à leur humanisation », selon l’expression du Dr Markus Kneer, l’un des intervenants du colloque, l’évoquant dans un tout autre contexte, celui de la Tunisie des années 2010, Elles étaient, de plus, profondément humiliées de se voir indéfiniment réduites à une telle situation. Elles se sont révoltées, notamment lors des grèves sanglantes de 1970. Puis elles se sont résolues, dans les années qui ont suivi, à recourir à l’action non-violente en se portant sur le terrain juridique de la défense des droits, ce qui a été la tâche du comité de soutien aux ouvriers – le KOR - qui a mobilisé des personnes de très haut niveau et d’une très grande diversité d’origine culturelle, d’appartenance confessionnelle et de métier. Refusant le relativisme moral, attribuant un caractère transcendant aux valeurs éthiques, selon l’expression même de l’un de ses membres, Jan Jozef Lipski, elles ont formé entre elles une communauté d’action. Elles ont mis leurs talents au service de victimes de l’arbitraire du régime et de ses organisations, cela sans égard pour leur propre sécurité matérielle et physique. Certaines y ont laissé leur liberté ou leur vie. Leur seul critère d’appréciation de ce qui était juste, c’était la personne et ses droits, le refus du mensonge.

 La leçon qu’elles nous ont laissée est celle de la solidité requise dans les moments difficiles, solidité acquise dans l’épreuve. Solidité qui n’était pas seulement celle de quelques individus exceptionnels, mais celle de tout une partie de la population dont les membres avaient réussi à construire leur humanité. Certes, une partie d’entre eux, les mieux armés, a été contrainte, dans les années soixante-dix et quatre-vingt à l’exil pour survivre. Peut-être est-ce leur absence qui explique qu’aujourd’hui leur pays a tant de mal à affronter les véritables défis du temps. Ce serait la preuve par défaut que la consistance des sociétés n’est faite que de celle de leurs membres.  Notre tâche la plus urgente serait donc de travailler à notre propre humanisation et d’en assurer les moyens à tous.

 

 

Jean Birnbaum, Un silence religieux. La gauche face au djihadisme, Seuil, 240 p., 17 €.

Ce livre, qui devrait particulièrement intéresser les membres et les sympathisants de Démocratie et Spiritualité, part du déni, dramatique selon l’auteur, dont la gauche française ferait preuve vis-à-vis de l’intégrisme islamiste en refusant d’en voir la dimension religieuse. A l’appui de son raisonnement, il cite les réactions du Président de la République, et de beaucoup de commentateurs progressistes, s’évertuant à affirmer, après les attentats de janvier 2015, puis après ceux du 13 novembre, que ces actes horribles n’avaient rien à voir avec l’islam.

 « Les djihadistes avaient beau se réclamer du djihad, leurs actions ne devaient en aucun cas être reliées à quelque passion religieuse que ce fut » écrit Jean Birnbaum qui rappelle les qualificatifs qui ont été utilisés pour écarter la moindre référence à la foi : barbares, monstres sanguinaires, personnalités fragiles, gamins des cités qui ont mal tourné, panne de notre modèle d’intégration, enfants d’internet et des jeux vidéo, etc. Toutes les explications, toutes les causalités possibles, ont été envisagées sauf une : la religion.

 « Il ne s’agit bien évidemment pas de nier que le djihadisme ait des causes géopolitiques ou socio-économiques » observe Jean Birnbaum mais, à ignorer sans cesse sa dimension proprement religieuse, on passe à côté de sa singularité. Pour lui, une violence qui s’exerce au nom de Dieu n’est pas n’importe quelle violence. Au regard de l’histoire récente, il ajoute : « Qu’elle ait fustigé la religion, qu’elle ait été tentée de l’instrumentaliser ou qu’elle ait fait comme si de rien n’était, la gauche a, le plus souvent, refusé de prendre le fait spirituel au sérieux ».

Ne se limitant pas à fustiger les ravages que ce déni produit actuellement, il en explore les racines et les prémisses à travers plusieurs chapitres de son livre. Celui qu’il consacre à la guerre d’Algérie est, sans aucun doute, le plus captivant, notamment pour ceux qui ont milité, à l’époque, en faveur de l’indépendance algérienne. La dimension musulmane, largement occultée du côté français dans l’histoire de cette guerre, a été le « point aveugle de l’engagement anticolonialiste ». A ce sujet, il rappelle des propos sans ambiguïté de Ben Bella concernant les desseins que le FLN poursuivait dans ce domaine.

Ce « rien-à-voirisme » a aussi pour effet d’occulter la guerre qui ravage l’islam de l’intérieur et de prendre à revers ceux des musulmans qui se battent courageusement pour un islam des lumières. En effet, ces nouveaux penseurs de l’islam, comme Rachid Benzine qui pourrait participer à notre prochaine université d’été, sont bien conscients, eux, que les attaques menées au nom de l’islam aux quatre coins du monde ont quelque chose à voir avec le devenir de leur religion. Pour eux Daech fait partie de la famille, même s’il en est un élément dévoyé.

L’auteur consacre aussi des chapitres à l’Iran et à l’expérience de Michel Foucault, au traitement par Karl Marx de la question religieuse ou encore aux dérives de l’extrême gauche avec le fameux épisode de la candidate voilée du NPA aux régionales de 2010. Il raconte notamment comment les militants du NPA ont vu, quelques années après, certains de leurs anciens « camarades » investis dans la lutte contre la théorie du genre et le mariage homosexuel.

Le livre de Jean Birnbaum peut susciter de sérieuses interrogations quand il tend à comparer les jeunes djihadistes occidentaux, rejoignant aujourd’hui la Syrie, aux volontaires venus défendre l’Espagne républicaine, peu avant la seconde guerre mondiale, mais il constitue sans aucun doute une interpellation salutaire. Comment comprendre, en effet, que le djihadisme soit aujourd’hui la seule cause pour laquelle un grand nombre de jeunes Européens sont prêts à aller mourir loin de chez eux ? Et comment admettre aussi qu’une partie significative d’entre eux soient des convertis n’appartenant pas à des milieux défavorisés ?

                                                                      Jean-Claude SOMMAIRE (15 02 2016)

Jean Birnbaum est venu animer la Conviviale de D & S du 8 janvier 2019. Il est recommandé de voir, sur le site des Bernardins, la vidéo retransmettant le débat de Jean Birnbaum avec Marcel Gauchet, Fehti Ben Slama et le père Mathieu Rougé.

 

Thierry MAGNIN : Penser l’humain - au temps de l’homme augmenté ; Albin Michel, 2017, 304 p. ; 19,00 €

Cet ouvrage, qui a reçu le prix Humanisme Chrétien 2018, est passionnant à plusieurs titres. L’auteur, physicien et théologien, est recteur de l’Université Catholique de Lyon et remarquable lecteur, sensible et critique, des ouvrages les plus marquants des Sciences de l’homme de ces 20 dernières années.  Il nous invite à explorer et réfléchir sur les grands défis posés à notre Humanité en pleine évolution accélérée.

5 chapitres – étapes :

• Les nouvelles technologies et le pouvoir que nous avons désormais pour accroitre la longévité en bonne santé et multiplier nos capacités de production

• Mais ces nouveaux pouvoirs peuvent nous inspirer le désir d’augmenter toutes nos capacités vers un transhumanisme non guidé par un sens supérieur de la vocation humaine

• Exemple de dérive possible : la crise écologique. Au-delà de la maitrise du climat, il nous faut entreprendre une « écologie intégrale incluant tous les hommes », comme le demande le Pape François dans son Encyclique Laudato Si

• Autre caractéristique contemporaine, les interactions entre biologisme et psychisme

Comment prendre soin de l’humain « robuste et vulnérable » ?

• L’homme en chemin d’accomplissement sait qu’il peut poursuivre jusqu’à ses derniers jours terrestres, l’épanouissement de ses potentialités personnelles mais en œuvrant en harmonie avec son environnement naturel et humain pour la poursuite de la Création.

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Informations diverses

 

Le Pacte Civique participe à « La Nuit des idées » le 31 Janvier de 19 h à 21h30 à la Fédération nationale des Caisses d’épargne, 5 rue Masseran, 75007 (métro Duroc, nombreux autobus). Il propose de réfléchir avec Coexister, Démocratie ouverte, ESF (Européens sans frontières), la Fabrique Spinoza et Le Rameau (Co-construisons demain) au sujet suivant : Face au présent, comment changer d’échelle dans l’engagement individuel et collectif pour construire un futur désirable. http://www.lanuitdesidees.com/

Inscriptions : contact@pacte-civique.org

 

Le Pacte civique organise le mardi 19 février à 19h 15 au Forum 104, rue de Vaugirard (métro Montparnasse) sa réunion trimestrielle sur La rénovation de nos outils démocratiques, à partir des travaux de son Observatoire citoyen de la qualité démocratique, avec la participation de Jacky Richard (OCQD), de Julien Talpin (Référendum d’initiative citoyenne) et de Dominique Rousseau (professeur de droit)

 

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A SIGNALER sur notre site :

 

-          Un texte de Michel Brugvin de Besançon, suite à la lecture de deux livres de Pablo Servigne, et Raphaël Stevens, d’une part « Comment tout peut s’effondrer, Petit manuel de collapsologie à l’usage des générations présentes », et d’autre part, avec Gauthier Chapelle, « Une autre fin du monde est possible. Vivre l’effondrement (et pas seulement y survivre) » (Les deux ouvrages dans la Collection. Anthropocène, Édition du Seuil, avril 2015 et octobre 2018 ;

 

-          Une tribune de Gaël Giraud : Fuir ou faire face. Extrait : « la lucidité sombre décourage d'agir, tandis que la lucidité positive - lumineuse - nous invite à l'initiative citoyenne ».

 

      -  Le compte-rendu fait par Marcel Lepetit de la masterclass organiséele 17 décembre 2018 à l’institut des Etudes Politiques de Paris dans le cadre de l’Amphi des religions (EMOUNA) sur le thème : « Religion, Révélation et Raison ».   Des personnalités de diverses confessions ont répondu à la question : Que veut dire le mot « révélation » pour vous ? : « expérience directe » à partir des pratiques de méditation (bouddhisme) ? inspiration (islam) ? Une interprétation (judaïsme) ?         L’expérience de connaissance face à un dieu qui se cache (protestantisme) ? Une joie (catholicisme) ?

Vous trouverez sur notre site leurs réponses à cette question ainsi qu’à d’autres interrogations-par exemple : Y-a-t-il une contradiction entre révélation et raison ? Si Dieu a toujours raison, Dieu est-il raisonnable pour autant ? Quelle est l’influence du contexte sur la révélation ou sur l’expérience religieuse ?

 

-Un article de Jean-Claude Sommairepublié en mai 2015 par la Fondation pour l’innovation politique (Think Tank libéral, progressiste et européen) www.trop-libre.fr/ (Rubrique perspectives) : « Après Charlie : ne plus méconnaitre les « communautés » 

 

-          Jean-Baptiste de Foucauld a donné une conférence devant la CGC d’Orange en automne

   2017 sous le titre : Civiliser le capitalisme.

 

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La Fondation pour l'innovation politique vous propose une série de travaux portant sur notre relation au christianisme au commencement du XXIe siècle. En publiant cette série, la Fondation pour l'innovation politique invite ses interlocuteurs à poursuivre une réflexion qui nous a déjà conduits à publier une importante série de textes sur les valeurs de l'islam, sur le monde musulman, le protestantisme ou le catholicisme.

* Philippe Portier et Jean-Paul Willaime, directeurs d'études à l'École pratique des hautes études (PSL-Sorbonne), sont les auteurs des études Le christianisme et la modernité européenne (1) Récuser le déni et Le christianisme et la modernité européenne (2) Comprendre le retour de l'institution religieuse.

** Jean-François Colosimo, philosophe, théologien, président de l'Institut orthodoxe de Paris et directeur des éditions du Cerf, est l'auteur des études La France et les chrétiens d'Orient, dernière chance, La crise orthodoxe (1) Les fondations, des origines aux XIXe siècle et La crise orthodoxe (2) Les convulsions, du XIXe siècle à nos jours.

*** Jean-Dominique Durand, historien, spécialiste d'histoire religieuse et notamment du christianisme, professeur émérite d'histoire contemporaine à l'Université Jean Moulin-Lyon III est l'auteur de l'étude Les apports du christianisme à l'unité de l'Europe.

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