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7L185 Poésie d’Emily Dickinson,

Parmi les voix de femmes publiées par la maison d’édition Arfuyen, la poétesse américaine Emily Dickinson (1830-1886), dans la collection Ainsi parlait . Cette écrivaine prolifique a écrit 1789 poèmes, 1049 lettres et 124 fragments publiés après sa mort, « une œuvre ample et inépuisable », celle d’une « visionnaire, qui parle d’un lieu qui n’est ni vie ni mort ». Née dans une famille de juristes très puritains de Nouvelle-Angleterre, Emily Dickinson a fait le choix d’un certain retrait du monde. Sa poésie est marquée par la communion avec la nature, par une profonde inquiétude métaphysique et par la question de la foi.  Le poète Christian Bobin lui a dédié un livre La dame blanche Gallimard, (2007) dans lequel il nous fait accéder en profondeur à son mode de pensée poétique. Bien qu’elle ait entièrement consacré son existence à la poésie, son œuvre est demeurée de son vivant plus que confidentielle et n’a obtenu aux Etats-Unis le succès qu’elle méritait que 70 ans après sa mort, dans les années 50.

 

Le temps de la Prière était venu pour moi –

Nulle autre discipline – ne ferait l’affaire –

Les plus élémentaires Tactiques me manquaient –

Créateur – était-ce vous ?

 

Dieu se déploie en haut – donc ceux qui prient

Doivent escalader – des Horizons –

Ainsi je me dirigeai vers le Nord

Pour voir cet Etrange Ami –

 

Il n’avait pas de Maison – pas d‘indication –

Pas une Cheminée – ni une Porte –

Qui m’auraient permis de déduire que là était sa Résidence –

De Vastes Prairies d’Air –

 

Ignorées du Colon –

Étaient tout ce que je pouvais voir –

Infinitude – N’as-Tu pas de Visage

Que je puisse Te regarder ?

 

Le Silence se fit condescendant –

La Création s’arrêta pour moi –

Ma quête dépassée par la terreur sacrée –

Je n’eus plus à « prier » – je vénérai –

 

Emily Dickinson, 1863

Poésies complètes, édition bilingue, trad Françoise Delphy, Flammarion (2009 et 2020).

A propos Régis Moreira

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