La domination est un phénomène caractéristique des sociétés humaines sans laquelle elles n’existeraient pas de même que pour les sociétés animales 1.
Elle est consubstantielle aux sociétés hiérarchiques et se manifeste dans les sociétés démocratiques par des dominants tirant leur légitimité des élections ; cependant les activités économiques échappent majoritairement au fonctionnement démocratique, sauf dans les sociétés coopératives et les associations ou des formes de domination persistent.
Il est primordial de comprendre pourquoi la domination est actuellement remise en cause dans nos sociétés modernes et quelles en sont les incidences et les transformations à aborder dans une association qui a pour raison d’être la coexistence entre démocratie et spiritualité.
Il en est de même sur le plan de la spiritualité dans toutes ses manifestations.
Cette contestation actuelle se focalise et s‘amplifie dans le domaine de la domination masculine et de la domination sur les enfants.
Elle doit être aussi étudiée sur le plan de la domination de la nature contestée par les préoccupations écologiques.
Pour la première fois dans l’histoire, les sciences montrent que l’activité de l’homme met en péril ce que l’on appelle son environnement ; ce qui est encore une façon de concevoir l’humain comme le centre de l’univers, ainsi que les conceptions religieuses traditionnelles le concevaient, du moins dans notre monde occidental.
De même les sciences humaines et sociales perturbent depuis deux siècles les conceptions sur les origines de l’humain et sa place dans l’univers.
La nécessité de fournir des soins et de porter assistance aux enfants pendant une longue période est constitutive et fondatrice de l’identité humaine, tout particulièrement dans la relation entre la mère et l’enfant. Elle se prolonge dans nos sociétés complexes par une période plus en plus longue de formation des adolescents et des jeunes adultes.
Les sciences humaines et sociales sont en train de perturber les stéréotypes sur la soi-disant infériorité cognitive de la femme qui avaient encore du crédit dans un passé proche ( cerveau de taille inférieure, etc..) ; elles ont toujours des conséquences actuelles 2 .
Elles permettent de justifier l’impact de politiques visant à augmenter la présence de femmes dans les métiers scientifiques et technologiques parce que cette présence contribue à une meilleure compétitivité entre économies libérales capitalistes.
Cela constitue un puissant facteur de réduction de la domination masculine. Elle a pour conséquence ce que l’on appelle l’émergence du masculinisme, néologisme qui suit de quelques années celui de féminicide.
On parlait encore il y a peu de drames familiaux à propos de ces phénomènes qui sont de plus en plus inacceptables et sont dénoncés quotidiennement par les médias.
Il en est de même pour la pédophilie. Le lien entre domination masculine et domination-dépendance des enfants est bien montré par l’ouvrage de Bernard Lahire sur les structures fondamentales des sociétés humaines 3.
1 Référence à l’ouvrage de Bernard Lahire mentionné ci-dessous
2 https://www.radiofrance.fr/franceculture/sciences-les-femmes-toujours-tres-sous-representees-en-france-4445986
3 https://www.editionsladecouverte.fr/les_structures_fondamentales_des_societes_humaines-9782348077616
En ce qui concerne les religions, la ‘spiritualisation perverse’ des actes pédophiles de certains religieux a et aura des répercussions catastrophiques sur leur acceptation par des sociétés de plus en plus sécularisées.
Cette situation et ses conséquences concernant des spiritualités de plus en plus éloignées des religions sera abordée dans le triptyque ‘démocratie, laïcité, spiritualité’.