La fatalité, c’est l’excuse des âmes sans volonté.”
Romain Rolland, « Au-dessus de la mêlée »
Des raisons d’espérer
Les raisons de désespérer ne manquent pas. Chaque jour nous en amène de nouvelles, tragiques et chaotiques.
Lors du dernier comité de rédaction de la lettre de D&S nous avons partagé la nécessité de porter aussi des « raisons d’espérer », pour reprendre le beau titre du premier ouvrage de la collection D&S aux Editions de l’Atelier. Des « raisons d’espérer » : un titre en forme d’oxymore tant, pour reprendre l’aphorisme de Romain Rolland popularisé par Antonio Gramsci, la raison peut conduire au pessimisme ; mais sur quoi peut reposer, pour poursuivre la règle de vie édictée par l’ami de Péguy, « cet optimisme de la volonté » qu’il fait sien ?
Notre conviction c’est que tous les mots, tous les gestes, si petits ou insignifiants puissent-ils paraître, nourrissent ce que nous appelons la spiritualité, cette spiritualité qui tire vers le haut les volontés, individuelles ou collectives, celles qui permettent de ne pas transformer la lucidité nécessaire en fatalité ; cette spiritualité qui doit inspirer ce nouvel humanisme qui permettra de régénérer la démocratie, comme nous essaierons de le faire au cours de notre Université d’été.
Comme l’a fait Compostelle Cordoue lors de ses Printanières, ou encor la Cinpa (Coordination interconvictionelle du Grand Paris) lors de la Journée internationale pour le vivre ensemble dans la paix (Jivep), nous essayons dans ce numéro de dégager des motifs d’espérance, pour sortir du pessimisme ambiant. Nous invitons nos lecteurs, adhérents ou sympathisants, ainsi que nos partenaires, à se faire également l’écho de ces mots, ces gestes, ces actions, ces moments, qui nous donnent « des raisons d’espérer ».
Daniel Lenoir