Festi’Rural 2025 : le monde rural en ébullition
Du 22 au 24 août, les volcans du Cantal ont résonné d’accents festifs et fraternels. Le Festi’Rural 2025, organisé par les Chrétiens dans le monde rural (CMR) dans le domaine du Lioran, a rassemblé quelque 1 500 participants. Trois jours de spectacles, de débats, d’ateliers et de rencontres qui ont donné un visage joyeux et militant au monde rural d’aujourd’hui.
« Notre objectif, c’était d’ouvrir le mouvement, d’élargir l’espace de notre tente », confie Karin Flick, coprésidente du CMR, qui se réjouit du succès du festival. Dans les chapiteaux parfois trop petits, les participants de tous âges se sont succédé pour écouter un conte ou une conférence, participer à un atelier ou partager un repas paysan en plein air. En parallèle, plus de quarante enfants et une vingtaine d’adolescents ont été accueillis par l’ACE (Action catholique des enfants) et le MRJC (Mouvement rural de jeunesse chrétienne), partenaires de l’événement, et ont sillonné les différentes zones du festival à la rencontre des adultes.
Au cœur de l’événement, une volonté simple : « Se retrouver, faire la fête, vivre non un congrès mais un temps fort ouvert à tous, souligne Karin Flick. On a senti que les gens avaient envie de se nourrir, de s’enrichir, d’apprendre des choses. D’ailleurs, un tiers environ des participants ne venaient pas du mouvement, mais ont été séduits par le programme et l’ambiance. » Balades, conférences, tables rondes, partage d’Évangile, spectacles et concerts se sont enchaînés, portés par l’enthousiasme de 250 bénévoles.
Baptiste, lui, est venu les yeux fermés du Nord avec sa femme et ses trois enfants : « Ce qui a du sens pour moi dans ce genre de rencontre, c’est avant tout de voir les copains, boire des bières et refaire le monde ! Comme me le disait un vieux paysan avec qui j’ai pu discuter, de la même manière qu’une vache élevée en bio a un label, un enfant ou adulte élevé en action catholique a un profil particulier, c’est pareil, c’est des bonnes conditions d’élevage ! »
C’est Didier Noblot, l’évêque de Saint-Flour, responsable de la Mission rurale, qui a donné au CMR les clés du lieu et s’est montré particulièrement ouvert au dialogue et à la rencontre, avant et pendant le festival, pour coconstruire les différentes propositions. En témoigne notamment la célébration finale du Festi’Rural, qu’il a présidée avec simplicité et naturel, permettant en lieu et place de l’homélie un partage d’Évangile en petits groupes et, en écho au concile de Nicée, la lecture du credo du CMR : « Nous croyons que l’humanité, créée à l’image de Dieu, est responsable individuellement et collectivement du devenir et de l’accomplissement de la Création. »
Trois jours qui dessinent un horizon plein de promesses pour le mouvement comme pour le monde rural. « Notre conviction, résume Karin Flick, c’est que l’avenir de l’Église se jouera dans les petites équipes, les partages fraternels, et non dans les églises, qui se vident déjà. De ce point de vue, le CMR a montré qu’il avait une vraie expérience à offrir. »
Agnès Willaume
Démocratie & Spiritualité …une instance commune de réflexion invitant à l’action.