Voici quelques observations personnelles, aux lendemains de la remarquable université d’été 2025 de Démocratie et Spiritualité, une association à laquelle j’ai adhéré récemment et dont je ne connais guère les personnes, le mode de fonctionnement et les partenaires.
Je me présente en quelques mots. Marié avec trois enfants et trois petits-enfants, bientôt retraité d’Orange, où j’interviens dans la gestion des connaissances en recherche et développement après une carrière commencée aux PTT en 1980, séparés en La Poste et France Télécom en 1988, avant que France Télécom soit renommée Orange en 2013, je n’ai aucun engagement fort, dont l’intensité soit comparable aux principaux responsables de Démocratie et Spiritualité, mais je suis présent dans un grand nombre de cercles, d’assez longue date souvent : Parti Socialiste, CFDT, Amitié Judéo-Chrétienne du Val-de-Marne, Scouts et Guides De France, Esprit Civique, association Confrontations d’intellectuels catholiques, vie paroissiale.
Dans sa très brillante intervention conclusive de l’université d’été, Anne-Lorraine Bujon, directrice de la rédaction de la revue Esprit, a rappelé comment son fondateur Emmanuel Mounier affirmait la primauté du spirituel dès 1932. Elle a souligné aussi « le chaos cognitif« , le besoin contemporain de comprendre : « nous sommes désorientés« . Dans sa dénomination, l’association « Démocratie et Spiritualité », de même que l’intitulé de l’association « Esprit Civique » créée il y a une dizaine d’années par Dominique Potier, député de Toul en Meurthe-et-Moselle, explicite le fait que tout commence par les sciences morales et politiques, en amont de l’environnement économique et social. C’est un rappel indispensable, quand la culture tend à être dévorée par l’économie et le matérialisme : renoncer à la délibération collégiale et vitale sur le référentiel des valeurs fondamentales, ce serait prendre un risque insensé.
L’histoire et l’actualité sont significatives d’une confusion intellectuelle persistante et parfois violente, sur les défis civilisationnels et juridiques à relever urgemment, d’où la pertinence des recherches personnelles et communautaires sur la nature des liens entre spiritualité et démocratie, auxquelles il faut bien dire que les contributions académiques et médiatiques laissent un peu à désirer. Un résultat concret qui est attendu de ces études devrait être la formulation opérationnelle de propositions sur l’évolution du cadre juridique de la laïcité, afin de favoriser un dialogue effectif entre catholiques, protestants, orthodoxes, juifs, musulmans, hindous, bouddhistes et humanistes incroyants, lesquels sont majoritaires en France, certains d’entre eux comme Michel Onfray étant favorables à la généralisation d’un cadre concordataire qui puisse favoriser une éducation intergénérationnelle, obligatoire, à la découverte des valeurs.
Il importe de souligner enfin que même si rien n’est possible sans éducation spirituelle et sans démocratie politique, qu’on sait indissociables, il est indispensable de prendre en compte trois autres dimensions structurantes des parcours de vie, qui sont la famille, l’école, le travail. Une priorité d’une association comme Démocratie & Spiritualité est certainement d’élargir la définition du référentiel des valeurs où les personnes s’engagent, tout au long de leur vie, en complément des sphères de l’Église et de l’État, aux enjeux de cadrage de la famille, de l’école et du travail.
Très bonne journée
Christian Casenave
Démocratie & Spiritualité …une instance commune de réflexion invitant à l’action.