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[LIVRE] Le chemin de l’homme (Martin Buber)

Présentation de l’éditeur

« Commencer par soi, mais non finir par soi ; se prendre pour point de départ, mais non pour but ; se connaître, mais non se pré-occuper de soi. »

La doctrine hassidique enseigne que l’on atteint la sagesse non en se détachant du monde, mais en s’en imprégnant profondément pour mieux le comprendre. Rendant accessible une pensée profonde et complexe, Martin Buber pose ici les fondements de cette doctrine, apparue au milieu du XVIIIe siècle. Considéré par Hermann Hesse comme un « présent précieux et inépuisable », Le Chemin de l’homme décrit le parcours spirituel que chacun effectue vers les autres et vers Dieu.

Présentation de Henri-Jack Henrion

« Parmi vos écrits, le chemin de l’homme est certainement ce que j’ai lu de plus beau. Je vous remercie du fond du cœur pour ce présent précieux et inépuisable. Je le laisserai me parler bien souvent encore ». Cette citation d’Hermann Hesse résume beaucoup mieux que je ne pourrais le faire la valeur inversement proportionnelle à son épaisseur (56 pages) qu’il a prise pour moi. C’est en effet une lecture en dehors du commun et du temps, par son cadre et ses histoires hassidiques, par son sujet qui plonge concrètement dans notre existence et par ce questionnement éminemment spirituel, qui ne peut nous laisser indifférent. Que faisons-nous de notre vie ? Où en sommes-nous ? Où allons-nous ?

Qui est Martin Buber ?

Martin Buber naît à Vienne en 1875 en Autriche et meurt à Jérusalem en 1965. En 1925 il publia les premiers volumes d’une nouvelle traduction de la Bible, œuvre commencée avec Franz Rosenzweig. Après la mort de ce dernier, Buber continua le travail seul et l’acheva en 1961. Buber fut nommé professeur de théologie à l’université de Francfort et conserva ce poste jusqu’à l’accession des nazis au pouvoir, en 1933. En 1938, lorsqu’il ne lui fut plus possible de continuer à enseigner en Allemagne, il partit s’établir à Jérusalem. Là il fut nommé professeur de philosophie sociale à l’université hébraïque. Il créa à Jérusalem l’Ecole de formation d’éducateurs d’adultes en 1949. Il préconisa la création d’un Etat binational dans lequel les Juifs et les Arabes vivraient et coopéreraient.

La philosophie sociale et religieuse de Buber se révèle particulièrement dans sa définition de la relation de l’homme à son prochain et à Dieu comme une relation de dialogue. Dans son Ich und Du (Je et Tu), paru en 1937, Buber distingue la relation je-il et la relation je-tu. Dans cette dernière, il y a dialogue avec réciprocité, ouverture, franchise et compassion humaine. En dernière analyse, ce sont les qualités de la vie qui fondent toutes les valeurs humaines. La relation je-tu trouve son expression la plus haute lorsqu’elle amène l’homme à une relation de révélation avec Dieu qui est le Tu éternel.

Pour Buber, la Bible témoigne du dialogue d’Israël avec le Tu éternel, les lois du judaïsme faisant partie de la réponse de l’homme à ce dialogue de la révélation. Poursuivie jusqu’à sa conclusion logique, cette idée implique la nécessité, pour chaque génération, de reformuler sa réponse dans son propre dialogue avec Dieu. Les écrits de Buber, et en particulier le je et tu, ont eu une influence importante sur les penseurs chrétiens modernes. Avec Rosenzweig, il a été l’un des pionniers du dialogue moderne entre juifs et chrétiens, estimant que les deux croyances demeuraient valables aux yeux de Dieu et parlant de Jésus comme de son « frère ».

En ce qui concerne l’éducation, Buber considère la « liberté », cette panacée de l’éducation moderne, comme un moyen et non une fin en soi. A la contrainte doit se substituer la communion et non la liberté sans limite de l’éducation contemporaine. A une volonté purement égocentrique de se réaliser, Buber oppose l’accomplissement de soi fondé sur le sens de l’engagement et la responsabilité sociale. La liberté centrée sur soi, qui ne laisse pas d’espace pour un autre être humain, condamne à un splendide isolement. Dieu est le Dieu de la liberté : il est capable d’imposer sa contrainte à l’homme, mais il peut aussi s’abstenir de le faire, et même partager avec lui l’exaltation de Sa liberté. En se soumettant à la contrainte, l’être se révèle indigne de l’autonomie qui lui a été accordée.

Qu’est-ce que le hassidisme ?

BuberC’est le nom donné au grand mouvement mystico-religieux qui prit naissance vers le milieu du XVIII e siècle au sein du judaïsme de l’Europe orientale. Le mot hassid (piété, intégrité) vient du terme hébraïque hessed la grâce, la générosité. Les hassidim insistent particulièrement sur la communion joyeuse avec Dieu, en particulier par le chant et la danse.

Buber indique dans Le chemin de l’homme : « le hassidisme enseigne que la joie éprouvée au contact du monde conduit, si nous la sanctifions de notre être tout entier, à la joie en Dieu ». Buber voit dans l’image de l’homme que véhicule le hassidisme un modèle pour l’éducation juive. Le Hassid bubérien se caractérise par son authentique religiosité – qui lui permet d’accéder à Dieu par l’amour de l’humanité, car il est doté de joie de vivre, de naïveté et de simplicité.

Pour poursuivre la lecture ou seulement connaître quelques sujets des ouvrages de Buber :

  • Œuvres : De Regno Christ Ed P.U.F 1955
  • Moïse Ed P.U.F 1966
  • Judaism. Ed Gallimard, 1966.
  • A believing humanism : My testament. Traduction de Maurice Friedman, New York : 1967.
  • Between man and man. Traduit par Ronald Gregor Smith, Londres, Kegan Paul, 1947.
  • Gog et Magog Chronique de l’époque napoléonienne, Ed Gallimard, 1984
  • Utopie et socialisme Ed Aubier-Montaigne, 1977
  • Problème de l’homme Ed Aubier-Montaigne, 1980
  • Je et Tu. Paris, Ed Aubier-Montaigne, 1981.
  • Une terre et deux peuples, Ed Lieu commun 1985.
  • L’éclipse de Dieu : considérations sur les relations entre la religion et la philosophie. Paris, Nouvelle cité, 1987.
  • On intersubjectivity and cultural creativity. Chicago : University Press, 1992.
  • The knowledge of man. Traduit par Maurice Freidman et Ronald Gregor Smith, New York : 1988.
  • Pointing the way : Collected essays. Traduit par Maurice Friedman, New York : 1957.
  • Les contes de Rabbi Nachman Ed Stock 1981
  • Fragments autobiographiques Ed Stock 1985
  • Les Récits Hassidiques, Ed du Rocher, 1985, coll : Gnose
  • La Légende du Baal-Shem, Ed du Rocher, 1993, coll : Les grands textes spirituels

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