6L211: Les spiritualités, un nouvel élan pour l’écologie ? par Patrice Obert

Les spiritualités, un nouvel élan pour l’écologie ?

A l’académie du climat, le 21 mai 2025

Ce que j’ai retenu de ce Forum

 

Ce mercredi 21 mai, s’est tenue à l’Académie du Climat à Paris une rencontre sur le thème « Les spiritualités, un nouvel élan pour l’écologie ? »  organisée par La Croix et Vert.

Voici ce que j’en ai retenu.

1° C’est d’abord tenue une discussion entre Corinne Pelluchon, philosophe, et Cécile Renouard, religieuse, présidente du Campus de la Transition écologique, sur le thème Quelle place des spiritualités dans les manifestations écologiques ?

Une question m’a interpellé : Comment concilier liberté individuelle et sobriété ? A cette question, il n’a pas été apporté de réponse mais elle reste essentielle. A titre personnel, je considère que la sobriété repose sur trois dimensions à mener ensemble : l’utilisation de l’innovation scientifique, la régulation par des normes ou des obligations, le changement des comportements, qui a à voir avec la question spirituelle.

J’ai retenu que les spiritualités pouvaient apporter un rapport à l’avenir capable de donner de l’espoir malgré les forces de régression.

J’ai apprécié l’analyse de Cécile Renouard qui a expliqué que les religions nous aidaient dans les trois dimensions du baptisé :

• Prêtre, il exprime de la gratitude, il sait fêter le shabbat, c’est-à-dire le repos, il se sait Médiateur (et non sauveur lui-même)
• Prophète, il se sait militant, il dénonce à temps et contre-temps, il rappelle la fragilité de l’humain
• Roi, c’est-à-dire responsable, il ressent l’éthique de la responsabilité et l’éthique de la conscience (développée parMmax Weber), et il doit être stratège (doux et rusé)

Les spiritualités nous aident à être en rupture et, en même temps, à utiliser les interstices pour agir. Espérance et engagement s’alimentent.

 

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2° Une table-ronde a réuni quatre intervenants : Isabelle Priaulet, philosophe, enseignante et spécialiste de la « conversion écologique », Paula de Wailly, cofondatrice du collectif « Lutte et contemplation », Hala Bounaidja Rachedi, responsable communication de Greenfaith, Mathieu Labonne, directeur de la coopérative Oasis et coordinateur du centre Amma, autour du thème Quelle est la place des spiritualités dans les mobilisations écologiques ? 

 

Les spiritualités apportent :

• La conscience de la finitude au regard de la création et du Créateur
• La connexion à la Terre et au Vivant. Chaque créature porte la trace de l ‘amour du divin
• La recherche de la justice et de l’harmonie, malgré les difficultés quotidiennes
• Le sens de la relation car l’écologie est une expérience collective
• Un goût de la louange et de la fête
• Des valeurs d’entraide
• Le sens du cœur et de l’empathie pour éviter l’instrumentalisation et la colère
• La capacité (pour les chrétiens) à regarder en face la souffrance, à être capable de faire des deuils (ainsi de la disparition de certaines espèces) en sachant que, après ce trou, ce vide, la croix permet d’aller au-delà

 

Mathieu Labonne a insisté sur les deux dimensions du méditant et du militant, qui se  nourrissent réciproquement. « Se changer soi-même pour changer le monde » passe sans doute avant « changer le monde pour être heureux ».

Il convient de bien identifier ce qui est de notre ressort et ce qui nous dépasse.

Il est aussi important de pouvoir faire des exercices spirituels ( par exemple, le Qi-Kong) afin  de décharger son angoisse.

Paula de Wailly a a indiqué que Lutte et Contemplation était née il y a 1,5 an. C’est une démarche qui regroupe des chrétiens, pas que des catholiques. Ce mouvement est :

• Une plateforme de mobilisation
• Un  lieu de prière et de fraternité

Mouvement récent, il accueille beaucoup de primo-militant. Sa démarche se situe dans les églises mais aussi en dehors, en liaison avec d’autres associations, comme Greeenfaith, Chrétiens Unis pour la terre, le Mouvement laudato si…

 

Green Faith est une organisation  Interreligieuse,  Ecologiste, Internationale qui marrie des activistes et des croyants, avec une dimension dé-coloniale et une défense des LGBT+Q. A titre d’illustration, elle a organisé un jeûn interspirituel pour les 100 ans de Total Energie et fait circuler un « Bol de larmes »

Mathieu Labonne, auteur de « Servir le monde- La voie de l’écologie spirituelle » TanaEditions, qui se situe dans la spiritualité Hindouiste, voit, dans la création de formes collectives fondées sur la relation, des laboratoires de vie commune et un chemin spirituel en soi, avec une culture commune, des rituels, un rapport à la Nature et à « plus grand que soi ».

Chacun a reconnu que le Pape François, avec Laudato SI et Laudato Deum, avait ouvert des voies et créé les conditions du dialogue.

Patrice Obert